Régénération d’une ancienne patûre pour l’installation d’un rucher
Arborer un terrain dégradé pour l’apiculture
Tania L. est apicultrice amatrice, elle souhaite restaurer ce terrain dégradé afin d’y installer son rucher et créer un lieu ressourçant. Ses intentions :
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Régénérer le sol, ramener la vie sur ce terrain dégradé
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Installer 5 ruches ou + et un accès véhicule pour les poser/déplacer
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Créer un espace arboré à tendance majoritairement mellifère pour couvrir les besoins en nourriture des abeilles et du même coup créer un refuge de biodiversité
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Concevoir un lieu paisible pour venir se ressourcer (pouvoir y camper ou installer un habitat léger autonome)
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Démontrer par l’expérience le changement possible et le partager (institutions, voisins, écoles…)
Les stratégies proposées
L’eau :
- Récupérer un maximum d’eau de pluie de ruissellement pour régénérer
le paysage - Keyline design : utiliser les courbes de niveaux et la pente pour favoriser l’infiltration des eaux de pluie et profiter aux plantations nouvelles
Les arbres et le sol :
- Implanter un maximum d’arbres sur tout le terrain en agroforesterie
successionnelle. Implantation de plusieurs strates végétales pour occuper tous les étages vertical et horizontal. - Restaurer le sol avec des essences pionnières productrice de biomasse
- Plantation d’arbres support qui ont la capacité de pousser rapidement et qui ainsi viennent préparer le terrain pour les espèces climax
- Sélectionner des essences mellifères pour fournir toute l’année du pollen et du nectar au abeilles domestique et insectes pollinisateurs sauvage
(varier les périodes de floraison) - Organiser le terrain pour contrer le vent
mares temporaires
espèces mellifères plantées
Permalab a réalisé pour ce projet :
Plan de conception global hydrologique et végétal
Plantations sur motif Keyline et création de deux zones semi-humides
Haies brise-vent et bosquets d’essences pionnières
Design hydrologique
Deux mares temporaires ont été placées pour diverses fonctions : accueillir la biodiversité, stopper l’eau sur le terrain lors d’épisodes orageux, permettre une infiltration lente sur le terrain, régénérer la vie du sol. Des trops plein sont systématiquement conçus pour faire profiter le surplus d’eau aux plantations.
Travail avec les courbes de niveaux
À partir de courbes de niveaux “guides”, des lignes hors contour sont répétés en parallèle. Ces lignes sont légèrement hors contour avec un degré de pente de 1% pour diriger l’eau des micro-vallées vers les crêtes. Cela permet de conduire l’eau vers des points où le sol est plus sec, ainsi le terrain bénéficie d’une hydratation homogène.
Sur ces lignes, différents aménagements peuvent être réalisés : noues (mini-baissière), griffe (sous-solage léger permettant le semis d’un couvert végétal) et andins (petites buttes ralentissant le ruissellement).
Design végétal
L’idée est d’arborer l’ensemble du terrain avec des essences pionnières, mellifères, fruitières et productrices de biomasse.
- une haie périphérique brise vent
- une triple haie dense et fournie pour offrir un espace protégée et biodiversifié aux abeilles
- des haies multi-étagées sur les courbes en keyline design
- un couvert végétal de plantes aromatiques et médicinales en amont et aval des lignes courbes.
- Deux bosquets composés d’essences résistantes et peu exigeantes, productrices de biomasse pour améliorer la qualité du sol.
Relancer l’activité biologique du sol
Afin de relancer l’activité biologique du sol, un décompactage du sol et un semis d’engrais vert est nécessaire. Le terrain présente un sol peu profond et des roches affleurantes par endroit. Le passage d’une sous soleuse ou d’une griffe peut être une opération délicate.
Pour apporter de la matière organique, relancer l’activité des micro-organismes et apporter les éléments nécessaires au bon fonctionnement du sol, nous avons conseillé de semer un mélange de vesce d’hiver, de pois fourrager, de seigle et de navet d’hiver.
Les engrais verts devront être semés en septembre et seront broyés en novembre / décembre. Les noues devront ensuite être créées sur les lignes sur courbes de niveaux. Dans les zones où le sol est peu profond, des andins de fumier et de broyat seront formés le long des lignes pour compléter les noues.
Des mycorhizes sont apportés à la plantation des arbres pour favoriser leur installation.
Un amendement en broyat et fumier sera apporté aux pieds des arbres à la plantation et tous les ans. Le sol doit resté couvert tout au long de l’année pour limiter l’évaporation de l’eau, nourrir la faune du sol, remonter le taux de matière organique et donc créer du sol.
Ces stratégies demandent beaucoup d’effort à l’implantation des végétaux mais l’objectif est que le
système s’auto-alimente sur le long terme. Nous accélérons le processus naturel de la succession écologique et nous cherchons à développer un système résilient et autonome.
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