Hydrologie Régénérative en faveur de la biodiversité
L’ambition : un projet agro-écologique qui maximise la diversité et la complexité des milieux naturels et agricoles
Historiquement lieu de viticulture puis d’élevage, le domaine de Castelfort est aujourd’hui à 43% occupé par de la prairie de fauche et des céréales. Le reste du domaine est couvert par des milieux plus ou moins arborés et des zones humides, le tout sur un relief globalement peu marqué. De nombreux enjeux de biodiversité y sont présents, ce qui amène le territoire à vouloir valoriser la naturalité du lieu via la compensation écologique.
Le CEN d’Occitanie a élaboré un diagnostic écologique qui met en lumière certaines caractéristiques du lieu, notamment l’existence de mares temporaires méditerranéennes. Elles abritent des plantes rares et protégées ainsi qu’une myriade d’espèces animales, comme le Triops crancriformis, crustacé d’eau douce très particulier. 🌱 🐸
superficie

Suite à cette étude, plusieurs acteurs ont été commanditées pour élaborer un plan de gestion : l’Agroof pour la partie d’agroforesterie, la Chambre d’Agriculture de l’Hérault pour les potentialités agronomiques et le redéploiement d’une activité pastorale, et enfin PermaLab sur la question de l’eau.💧
En s’appuyant sur les connaissances naturalistes apportées par le CEN d’Occitanie, ce projet est un bel exemple de prise en compte des enjeux de biodiversité dans les contextes agricoles. Plus que nécessaire, nous retrouvons chaque élément du triptyque eau-sol-arbre dans la complémentarité des partenaires mobilisés : de quoi concevoir un projet de manière holistique et résiliente.
Permalab a réalisé pour ce projet :
Une étude cartographique et hydrologique
Un design hydrologique de 4 bassins versants
Analyse de la base de données existantes : cartographie et hydrologie
Les études de sols menées au préalable sur le lieu montrent des sols calcaires et marno-calcaires majoritairement superficiels voire « squelettiques », accentuant l’impact du climat méditerranéen sur la végétation (forts épisodes de sécheresses). Travailler sur les petits cycles de l’eau, c’est créer des micro-climats qui permettront d’atténuer ce phénomène non désirable pour les systèmes agricoles et, plus globalement, pour la vie sur terre.
Pour ce faire, les bassins versants du site ont été délimités selon 4 exutoires dans une perspective de design hydrologique : ils correspondent aux aménagements situés en aval de ces 4 bassins versants principaux.
L’ordre de grandeur du ruissellement attendu dans ces potentiels aménagements est obtenu grâce à des coefficients de ruissellement (dépendant de la pente, de la couverture et texture du sol) et à l’analyse de la pluviométrie des dix dernières années. Nous avons établi trois scénarios ; la moyenne des 10 dernières années, celle de l’année la plus sèche (2023) et celle de la moins sèche (2018).


Élaboration du design hydrologique
Dans les parcelles agricoles, PermaLab a pu redéfinir le sens du travail du sol, en complémentarité avec les pratiques de l’Agriculture de Conservation des Sols (notamment sur l’enherbement). 🪱
En s’appuyant sur les courbes de niveau, un compromis est proposé pour travailler le sol de manière relativement perpendiculaire à la pente tout en conservant des lignes droites. Il permet de ralentir et répartir les écoulements, mais également d’être en adéquation avec la mécanisation existante.
Cette proposition a été construite en lien avec les propositions agroforestières de l’AGROOF, dont le positionnent des haies suit le motif défini 🌳
Les aménagements proposés se portent majoritairement sur les chemins de l’eau situés dans les talwegs. Mares d’infiltrations, fossés à redents, ouvrages en mimétique castor se connectent pour ralentir les ruissellements et favoriser l’infiltration.
En parallèle de nos analyses cartographiques et hydrologiques, les études fournies par le CEN d’Occitanie nous renseignent sur les zones humides existantes. Elles doivent faire l’objet d’une attention particulière pendant le design hydrologique, afin de limiter au maximum les risques de pollution et d’eutrophisation et de sécuriser leur apport en eau.
Zoom sur… les mares 💦
💧 Pour qu’une mare capte des eaux de ruissellement des pistes, des revers d’eau sont proposés en travers de la piste. Plusieurs options possibles : simplement creusés (tranchée) avec une butée en aval, définis par une rigole métallique, maçonnés ou encore empierrés.
Ils sont positionnés avec une légère pente, de sorte à rediriger toute l’eau de ruissellement de la piste vers une dépression naturelle ou artificielle, ou une zone plantée.
💧 Pour limiter le curage d’un bassin d’infiltration, un premier bassin de décantation/piège à sédiments peut réceptionner les eaux chargées en matières en suspension et sédiments provenant de la piste. La surverse de ce bassin se connecte finalement dans un bassin d’infiltration plus important, compacté, qui conservera l’eau plus longtemps dans la saison.
💧 Quand des mares captent des eaux de ruissellement d’un terrain, elles se trouvent généralement dans une dépression naturelle du terrain et/ou en aval d’une zone compactée.
Un colmatage du fond (par dépôt d’argiles) peut avoir lieu progressivement, faisant évoluer la capacité de rétention de l’eau dans le temps.
💧 Et pour sécuriser celles déjà existantes, la mise en place d’une digue en aval de la zone humide peut augmenter le volume d’eau stockée et la surface couverte.
Condamner (ou raisonner) un chemin d’accès est une solution simple qui peut également favoriser le bon fonctionnement écologique de la mare.
🌿 Ces milieux humides sont propices au développement d’une faune et d’une flore semi-aquatiques à aquatiques : une hétérogénéité des habitats garantie.
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